Concert 1 : 26 nov 2021 : The Rock In Stones

It’s only Rock in Stones but I like it.

(17-02-22 by Mister D – édité le 19-02-22 9h45)

Il y avait du monde aux balcons de la Manufacture Urbaine le vendredi 26 novembre pour assister à une grande première. Le tout 1er concert du nouveau projet de l’inusable Tagada qui, pour la (bonne) cause, s’est entouré de complices aussi talentueux qu’expérimentés.

Evidemment, la liste des groupes de reprise, tribute ou cover des Rolling Stones est aussi longue que le casier judiciaire de Keith Richards, mais ce que le combo carolo nous propose est une approche singulièrement différente où c’est avant tout la musique et le rock qui est mis en avant. Ne cherchez pas un vague sosie de Mick Jagger au déhanché lascif et suggestif de la rock star anoblie, ne cherchez pas les gesticulations désarticulées de Keith Richards et ne cherchez pas le flegme « so british » de Charlie Watts. Quand vous allez voir The Rock In Stones, c’est pour voir un groupe qui prend son pied en jouant des morceaux qui font partie de l’Histoire du Rock. Un hommage aux Rolling Stones et plus largement au Rock ‘n Roll. C’est pour ça qu’on y va. On y décèlera une voix aux accents du New Jersey inspirée par un certain Bruce S., une guitare qui n’a pas oublié que les Stones ont sorti le blues des caves de Chicago et aux « drums » un artiste, une découverte qui a recoloré les morceaux avec des beats plus rock, donnant une pêche incroyable à certaines reprises (incroyable tempo sur Miss You, notamment).

Le set a démarré comme lors de la tournée Voodoo Lounge Tour de 94/95 avec le « diddley beat » de « Not Fade Away », lancée à la manière de Steven Adler sur ‘’Mr Brownstone’’par le batteur de la soirée. Les balcons débordent d’enthousiasme et d’énergie dès l’entame et je ne vous cache pas que c’est parti pour 2h où les tubes de toutes les époques s’enchaînent en passant de  »The Last Time » à  »Start Me Up », sans oublier l’excellent You Got Me Rocking qui dynamite l’ancienne Médiathèque. Comme déjà évoqué, Miss You (qui n’est pas mon morceau préféré mais… « who cares ? » après tout) clôture une 1ère partie de façon magistrale. L’incroyable Mickey nous livre un rythme et un beat incroyablement chaloupé et dansant. Plus qu’une prestation, une révélation.

Mickey Sandow

Profitons de la pause pour vous présenter outre Tagada l’instigateur du gang qui a commis ce projet, Sabine qui allie avec brio sobriété et efficacité à la ‘’rythm guitar’, Licio ‘’on bass’’ pour être le métronome de la partition livrée ce vendredi soir, Jean-François qui nous livre une série de prestation sincère et plaine de rock avec une précision toute chirurgicale et enfin, Mickey derrière ses futs comme un feu d’artifice continu.

De g à d : Sabine Mossiat – Mickey Sandow – Jean-François Debray – Licio D’Orazio – Tagada

La 2ème partie reprend calmement, mais avec style et classe, par une magnifique interprétation de Wild Horses. Le très « sixties » Ruby Tuesday passe à la trappe, laissant place aux morceaux les plus enjoués. Le rock reprend peu à peu les rênes de la soirée après un détour aux accents country avec Dead Flowers, annonçant un final classique mais fantastique. Le groupe met le feu avec Sympathy for the Devil qui déchaine la Manufacture où les « Hou hou !!! » résonnent encore à travers les rues de la ville basse. Jumping Jack Flash, Brown Sugar et Paint it Black qui terminent d’achever les fans et mettent définitivement tout le monde d’accord.

Ouf, on peut souffler et (re)boire une excellente bière de la brasserie sise en ces lieux chargés d’histoire de la musique…

Cette soirée a été intense et chaleureuse. Deux heures lumineuses dans la période noire (comme le stout local) marquée par la pandémie et ses affres. Le bonheur de retrouver les titres mythiques (surtout ceux situés entre les années 1967 et 1973, touchées par la grâce) joués avec sincérité et talent par une formation brillante du premier au dernier accord en n’oubliant pas quelques perles dont l’hommage aux racines « Ride ‘em on down ». Si les Stones ont un mérite (avec quelques autres bien entendu) c’est celui d’avoir dépoussiéré les pépites du Chicago Blues dans les années 60 pour en faire des hits planétaires qui ont eux-mêmes donné un sens a une quantité de musiciens et de groupes qui s’en sont inspirés comme Bowie, Guns & Roses, les Black Crowes,…
Et c’est justement tout cela que  »The Rock In Stones » ont bien compris. La formule allie subtilement les racines blues du groupe londonien et l’héritage qu’ils ont légué au rock ‘n roll au travers de nombreux bands. C’est justement pour ça qu’il faut aller voir et revoir The Rock In Stones, pour l’amour et l’histoire de du rock. Depuis lors, un titre tourne dans ma tête… « It’s only Rock In Stones but I like it. »

Auteur : Mister D.